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Lancement de l'étude Projets - Pratiques - Objectifs

Version courte: l'Institut Agile lance aujourd'hui son étude "Projets - Pratiques - Objectifs" (PPO), et si vous utilisez des pratiques Agiles sur vos projets, vous pouvez nous aider. Il suffit pour cela de remplir ce questionnaire préliminaire en ligne, très court, de le faire très largement circuler autour de vous, et d'indiquer si vous êtes volontaire pour participer à l'étude complète.
Cette étude est soutenue par un programme de l'Alliance Agile ainsi que par les partenaires de l'Institut: Microsoft, Neoxia, Exakis, People In Action, Axones, UT7, Agile To You, Yaal, Agilidée.
    Version longue:

    Depuis plus de dix ans que l'on parle d'Extreme Programming, de Scrum et plus généralement de pratiques Agiles, se fait entendre une question récurrente tant de la part des adeptes que des simples curieux ou des critiques: "où sont les chiffres prouvant que ça fonctionne ?"

    Pour illustrer ce que fut pendant longtemps la réponse de la communauté à cette question, voici ce qu'on peut lire entre autres dans la première version, publiée fin 2002, d'un essai de Scott Ambler:
    •  les approches Agiles sont toutes nouvelles, il n'y a donc pas eu le temps de collecter des chiffres
    • l'exigence en matière de "preuve" est excessive, et sert en fait d'excuse à ne pas s'intéresser au sujet
    • l'approche Agile s'intéresse précisément à d'autres aspects que ceux mesurés jusqu'à présent, par exemple la réponse au changement plutôt que le respect du plan initial
    Ambler explique par ailleurs que sur certains aspects précis, comme la programmation en binômes ou le développement par les tests, on commence dès cette époque à voir paraître des résultats empiriques. Mais son argument principal reste qu'il n'est pas légitime de demander aux évangélistes de l'approche Agile des preuves quantitatives.

    Dix ans après...

    J'ai souvent l'occasion de le répéter ces jours ci, la situation a beaucoup changé au cours des dix dernières années. Suffisamment changé pour que les objections ci-dessus n'aient plus cours, à mon sens:
    • dans les années 2000-2006, la communauté Agile militait pour obtenir des entreprises où nous travaillions la permission d'utiliser ces approches; aujourd'hui non seulement cette permission est accordée, l'initiative de leur mise en place vient de plus en plus des entreprises elles-mêmes, les projets se réclamant d'une approche "Agile" se multiplient, et par conséquent depuis au moins quelques années la matière existe à établir des résultats quantitatifs;
    • il n'est pas exact que ce sont les "réfractaires" qui exigent ces preuves; on s'aperçoit à l'usage que dans les entreprises qui souhaitent sincèrement en généraliser l'utilisation, certaines fonctions, par exemple les acheteurs, utiliseraient ces chiffres s'ils étaient disponibles pour orienter leurs choix;
    • la question "quoi mesurer" n'est sans doute pas la plus importante, en tout cas tant que la communauté Agile continue... à ne pas mesurer grand-chose.
    La version la plus récente de l'article d'Ambler cite désormais des résultats chiffrés, en dépit de cette posture qu'on aurait pu interpréter comme défensive; en fait, Ambler a initié depuis quelques années un grand nombre d'enquêtes visant à répondre à ces demandes d'éléments quantitatifs.

    Là où le bât blesse, c'est qu'il s'agit de questionnaires diffusés via le Web. De tels questionnaires peuvent donner un aperçu fort utile de la popularité de divers éléments du discours agile, mais ils ne sont pas adéquats pour tirer des conclusions généralisables quant à la pratique, sur le terrain, de ces approches et quant aux résultats obtenus.

    Il existe par ailleurs un certain nombres d'études académiques sur le mode de l'étude de cas ou de l'expérimentation contrôlée. Il s'agit, respectivement, soit de suivre de près un projet pour mieux mettre en évidence les mécanismes par lesquels une approche Agile apporte (ou non) les bénéfices prétendus; soit de réaliser un protocole expérimental qui permettra d'isoler un facteur particulier en confrontant deux situations entre lesquelles ce facteur est la seule différence. Dans les deux cas, il s'agit de travaux de longue haleine et nécessitant d'importants investissements, en termes de temps et d'argent.

    Les données manquantes

    Ce qui n'a pas (ou très peu) été réalisé jusque là, c'est une collecte directe des données de terrain qui se généralisent: celles produites par les projets de plus en plus nombreux qui, dans un nombre également croissant d'entreprises d'horizons très divers, mettent en place des pratiques Agiles pour des raisons purement pragmatiques - ce qui veut dire, dans bien des cas, sans se soucier beaucoup de la "pureté" de leur approche, mais en adoptant au cas par cas les pratiques qui leur semblent judicieuses.

    Les conférences, telles Agile France (anciennement XP Day France, issue du cycle européen XP Day), donnent à la communauté une excellente occasion de livrer des informations empiriques, sous la forme de retours d'expérience (REx pour les accros des acronymes). Ils ont été et continuent à être une bonne source d'informations qualitatives.

    Ils ont cependant un talon d'Achille, la fiabilité des informations produites. En effet, lors de la présentation d'un retour d'expérience il est facile d'attribuer ses succès à des pratiques qui n'y ont pas beaucoup contribué; de passer sous silence certaines erreurs ou épisodes embarrassants, et ce d'autant plus qu'on citera le nom de l'entreprise où l'on travaillait. Par ailleurs un retour d'expérience suppose que le projet soit allé au bout, on va donc éliminer d'emblée les projets qui ont échoué très rapidement; de la même manière on occultera souvent ce qui se passait en début de projet au bénéfice des événements les plus récents.

    L'étude PPO

    L'objectif de l'étude PPO est de traiter des projets de façon longitudinale, afin d'obtenir des résultats quantitatifs susceptibles d'un traitement statistique. Elle vise à identifier et décrire des projets le plus tôt possible afin d'éviter les biais de sélection, par exemple celui qui ne consisterait à décrire que les projets ayant réussi ou qui se sont terminés à peu près dans les conditions initialement prévues.

    Les questions auxquelles l'étude vise à répondre sont les suivantes:
    • quelles pratiques sont choisies pour obtenir quels objectifs (délais, qualité, productivité...)?
    • quelles pratiques s'avèrent faciles ou difficiles à adopter?
    • quelles pratiques effectivement adoptées contribuent réellement aux objectifs fixés?
    Afin d'obtenir des réponses fiables, l'étude s'appuiera sur le Référentiel des pratiques, et s'appuiera pour la collecte des données sur des entretiens (idéalement en personne, au besoin par téléphone) avec les intervenants et décideurs des projets concernés, par exemple pour évaluer le degré d'utilisation réelle des pratiques Agiles déclarées.

    L'Institut Agile bénéficie d'une position privilégiée pour répondre à ces questions: c'est une entité neutre et indépendante qui peut donner aux entreprises participantes des garanties de confidentialité des données qui lui seront confiées. L'Institut s'emploie à plein temps à ce rôle d'observateur de la mise en place sur le terrain des pratiques Agiles, ce travail ne souffrira donc pas d'interférences comme cela peut être le cas pour une entreprise ayant par ailleurs des activités commerciales qui entâcheraient son objectivité, ou des consultants freelances qui pourraient être accaparés par leur activité.

    Si vous êtes intéressés pour participer à cette étude et aider à mieux mettre en lumière les effets réels des pratiques Agiles, n'hésitez pas à vous manifester en remplissant le questionnaire!

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